Personnages
Après un paysage, Errbet a souvent envie de peindre la «vie», le mouvement, le son (bruit, musique…). Il s’embarque alors avec des musiciens, une foule, une atmosphère de marché, de spectacle.
Pourtant, il n’est pas un homme particulièrement avide de contacts humains. Il craint les groupes et hors de son cercle restreint d’amis, de sa proche famille, il est un peu «sauvage». Il préfère le calme au bruit, la quiétude de la campagne à l’atmosphère trépidante de la ville, la solitude à la foule.
Pourquoi représente-t-il aussi volontiers des groupes, des attroupements ?
Peut être parce qu’il reste en position de spectateur, qu’il ne sent pas happé et, seul devant sa toile, il assiste au déroulement de la vie.
Son couteau semble alors avoir tendance à être plus superficiel dans ses représentations. Errbet est probablement plus attiré par les attitudes, les pauses de ses personnages que par leur visage. Il est possible qu’il travaille alors moins le détail que lorsqu’il peint un paysage. Pour cette raison, peut-être, on lui a parfois reproché d’avoir deux façons différentes de travailler.
Alors, Errbet n’est-il que le peintre de l’indifférence ?
Non bien sûr, il est attaché à ses personnages et on sent poindre pour eux de la sympathie. D’ailleurs le regard qu’il pose sur le petit garçon faisant la manche, rencontré dans une galerie de métro de Moscou («Un enfant»), sur le vieillard et la petite fille («Une rue en Inde»), sur les deux gosses jouant dans l’eau («Près du temple»), sur la vieille dame fouillant un étalage d’étoffes, («La dame du marché») sur les hommes et les femmes courbés dans les rizières, pieds dans l’eau («La Rizière»), sur les deux paysannes, retour du travail («En Bolivie») et sur tant d’autres personnes qui peuplent ses toiles, n’est pas un regard d’indifférence.
L’attachement qui existe entre le peintre et eux est perceptible.
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